Le chocolat est complexe car il contient plus de 300 substances, dont la caféine (en petite quantité) et la théobromine, qui est un stimulant plus faible. On y trouve aussi de la phényléthylamine liée chimiquement aux amphétamines, qui est un autre stimulant.
En 1579, Augustin Farfan, médecin du Roi d’Espagne, écrit le premier traîté médical sur le chocolat. Il indique que le chocolat permet d’éliminer les calculs rénaux, mais dénonce son abus.
Juan de Cardenas, professeur de médecine à l’université de Mexico (1563-1610) lance pour 2 siècles un débat passionné sur les bienfaits et les méfaits du cacao. De nombreux traités signalent que l’abus de chocolat est mauvais à la santé.
Madame de Sévigné, qui elle-même adore le chocolat ou le déteste selon les progrès de la recherche médicale, tente de raisonner sa fille en lui écrivant en 1671 « la marquise de Coëtlogon prit tant de chocolat étant grosse qu’elle accoucha d’un petit garçon noir comme le diable, qui mourut ». On sait que cette marquise se faisait servir tous les matins son chocolat par un esclave noir. La reine Marie-Thérèse d’Autriche accouche elle aussi d’une petite fille noire, et blame son amour pour le chocolat.
Madame de Sévigné écrit à sa fille en 1671 « il n’y a rien de tel que des truffes, un potage de céleri et un chocolat. J’en ai pris avant hier pour digérer mon dîner afin de bien souper, Et j’en ai pris hier pour me nourrir, afin de jeûner jusqu’à ce soir, Il m’a fait tous les effets que je voulais; voilà de quoi je le trouve plaisant, c’est qu’il agit selon l’intention ».
En 1653, Bonavontura di Aragon, frère du cardinal de Richelieu, décrit la consommation du chocolat comme stimulant le bon fonctionnement de la rate et d’autres fonctions digestives. Les médecins de l’époque le décrivaient comme très efficace contre le rhume et la toux, favorisant la digestion, la fécondité, la résistance au rhume et à la grippe. On l’appelle même « matière grise », car on pense qu’il renforce la performance mentale, et est utile pour les personnes souffrant de dépression.
Les vertus du chocolat sont alors utilisées par les charlatans de l’époque qui le vendaient comme un produit miracle : ils produisaient même du chocolat à partir des déchets de cabosse de cacao !!
Cerveau / système nerveux = le chocolat a un effet dynamisant / coup de fouet. La théobromine stimule le système nerveux. Elle augmente la résistance à la fatigue et rallonge la période d’efficacité intellectuelle. Le magnésium contenu dans le chocolat aide à la contraction musculaire, et à la transmission de l’influx nerveux. Le fer participe à la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neuro-transmetteurs, messagers de l’influx nerveux. Le potassium contribue à la transmission de l’influx nerveux.
Stress = le chocolat contient du magnésium, qui relaxe le système neuro-musculaire, il permet de lutter contre l’anxiété.
Muscles : la théobromine facilite l’effort musculaire. Le potassium facilite la construction des muscles, dont le cœur.
Cœur = la théobromine fait travailler le cœur, et les phénols contenus en grande quantité dans le chocolat préviennent la maladie des coronnaires (maladies cardiaques). Les fèves contiennent des acides gras saturés, qui ont habituellement mauvaise réputation, mais ici, c’est de l’acide stéarique, qui n’est pas du tout néfaste car il exerce des effets bénéfiques sur le plan cardiovasculaire (coagulation du sang et réduction du volume des plaquettes), il a même un effet positif sur les triglycérides sanguins. La consommation de 50g de chocolat noir par jour diminue le risque de maladies cardio-vasculaires de 10%.
Tension artérielle = 100g de chocolat noir par jour réduisent la tension de 5mm de mercure, ce qui correspond à une diminution d’évènements cardio-vasculaires de 21%.
Transit = le chocolat n’est pas un constipant, au contraire. Les fibres qu’il contient accélèrent le transit intestinal en stimulant la contraction des muscles des intestins.
Digestion = le manganèse aide à une douzaine de processus métaboliques. Le potassium sert à stimuler la fabrication d’acide chlorhydrique par l’estomac, et favorise donc la digestion.
Aphrodisiaque = il était dit aphrodisiaque jusqu’au XVIIIème siècle. Aujourd’hui, on sait que ce sont les piments et épices que les peuples précolombiens y ajoutaient qui lui donnaient cette vertu.
Peau = les expériences faites sur des patients acnéiques montrent que le chocolat ne provoque ni ne résorbe l’acné ! Le phosphore contenu dans le chocolat participe à la croissance et à la régénerescence des tissus. Le zinc contenu dans le chocolat aide à la cicatrisation des plaies. Le cuivre sert à former le collagène, qui construit et répare les tissus. La vitamine B2 contribue à la croissance et à la réparation des tissus.
Eternelle jeunesse = C’est l’un des aliments les plus riches en flavonoïdes (catéchine et épicatéchine), des substances anti-oxydantes (luttent contre les maladies cardio-vasculaires, le vieillissement de la peau), qui peuvent représenter jusqu’à 10% de la poudre de cacao. La capacité antioxydante du cacao est 4 à 5 fois supérieure à celle du thé noir… et deux fois plus élevée que celle du vin !
Par contre, le chocolat au lait perd en partie cette propriété, car non seulement il « dilue » le cacao, mais en plus, notre intestin n’absorbe plus les flavonoïdes si ils sont mélangés à du lait !
Le zinc contenu dans le chocolat participe aux réaction immunitaires. Le manganèse, le cuivre et le selenium luttent contre les dommages des radicaux libres.
Sang = les flavonoïdes contenus dans le chocolat empêchent la création du « mauvais » cholestérol, et l’agrégation des plaquettes sanguines. Ils permettent aussi d’augmenter le bon cholestéol. Ils améliorent l’élasticité des vaisseaux sanguins, ce qui contribue à prévenir les accidents cardiaques. La catéchine et l’épicatéchine (flavonoïdes) ont un effet antiplaquettaire similaire à l’aspirine, cela abaisse les risques de formation de caillots. Les mêmes flavonoïdes permettent d’augmenter la sensibilité du corps à l’insuline, et donc de réduire les risques de diabète ! Le phosphore sert à maintenir le PH du sang, et est l’un des constituants des membranes cellulaires. Le fer, contenu dans le chocolat est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Le cuivre, quant à lui sert à la formation de l’hémoglobine. Le potassium sert à équilibrer le PH du sang.
Os & dents = le cacao est une excellente source de phosphore, qui joue un rôle essentiel dans la formation et le maintien de la santé des os et des dents. Il est le deuxième minéral le plus abondant dans notre corps. Le chocolat est une source importante de magnésium, qui participe à la construction osseuse et à la santé dentaire.
Papilles = le zinc contenu dans le chocolat permet une bonne perception des goûts.
Femme enceinte = le zinc contenu dans le chocolat participe à la fabrication du matériel génétique et au développement du fœtus. La vitamine B3 participe à la formation de l’ADN, permettant une croissance et un développement normaux.
Pancréas = le zinc permet la fabrication, la mise en réserve et la libération de l’insuline.
Le chocolat est-il une drogue ? Non, car bien qu’il contienne de l’anandamide qui provoque des effets similaires à ceux de la marijuana, il faudrait en consommer 12kg par jour pour en ressentir les effets !