Lorsque le cacao arrive en Europe, il pose question ! Est-il bon ou mauvais à la santé (comparaison avec le tabac qui arrive en même temps que lui), est-ce une boisson (comme le vin) ou un aliment (comme le lait) ? :cette question est capitale pour l’église car elle permet de savoir si la boisson chocolatée rompt le jeûne ecclésiastique ou non (règle de St Thomas d’Aquin qui dit que seul l’aliment rompt le jeune). De plus, on le considère comme sensuel et décadent.
En 1569, le débat chrétien autour de la consommation du chocolat débute.
Beaucoup avaient pris l’habitude de boire du chocolat comme reconstituant pour mieux supporter le jeune. De même, au Mexique, les dames buvaient du chocolat toutes les 2 heures, même pendant les offices, pour supporter la durée des longues cérémonies.
En 1569, le pape Pie V décide que le chocolat simple (à l’eau) ne rompt pas le jeûne. Mais dès sa mort, on repose la question. Selon Cardenas, il rompt totalement le jeûne, pour d’autres, il ne le rompt pas mais réduit les mérites du chrétien qui en consomme.
En 1624, un théologien fait paraître un écrit condamnant la consommation du chocolat dans les couvents, car le breuvage echaufferait les esprits et les passions.
Un jugement définitif est rendu en 1664 par le cardinal napolitain Francesco Maria Brancaccio qui affirme que le chocolat est une boisson (donc comparable au vin et à la bière). Mais il ajoute une subtilité : la prise de chocolat pendant le jeûne peut quand même être considérée comme un pêché si il est ingéré avec l’intention de rompre le commandement de l’église.
L’évêque de Chiapas invective ses fidèles d’user de tempérance pendant les offices, mais les dames continuent à consommer le chocolat. L’une d’entre elles va aller le trouver pour négocier, et l’empoisonner avec une tasse de chocolat.